Ana Carrasco (Evan Bros Racing Yamaha Team) a marqué l'histoire en 2024 en devenant la première championne du monde féminine de vitesse, en battant Maria Herrera (Klint Forward Factory Team) lors d'une confrontation finale à Jerez. La jeune femme de 27 ans est devenue double championne du monde grâce à son succès, et elle revient maintenant sur son deuxième titre, en évoquant la façon dont elle a rebondi après des années difficiles, la campagne 2024 et ses rivales.
REBONDIR APRÈS DES TEMPS « DIFFICILES » : « À un moment donné, il est difficile de continuer à croire que l'on est toujours compétitive… »
Carrasco a traversé des années difficiles récemment, avec de graves blessures et une période difficile en Moto3™ avant de revenir dans le paddock du WorldSBK pour participer à la campagne inaugurale du WorldWCR. Une blessure au dos lors des essais à Estoril en septembre 2020 l’a obligée à subir une intervention chirurgicale, mais elle est revenue à la compétition en 2021 en WorldSSP300. La n°22 est ensuite revenue en Moto3™ en 2022 et y est restée jusqu’à cette année où elle a brillé lors de la toute première saison du WorldWCR, après une blessure à la jambe subie vers la fin de l’année dernière.
Revenant sur son succès après une période difficile, l’Espagnole a déclaré : « Je viens de passer trois ou quatre saisons vraiment difficiles, avec ma blessure au dos, puis l’année dernière avec ma jambe. À un moment donné, il est difficile de continuer à croire que l’on est toujours compétitive et de prouver que je suis toujours une pilote gagnante ; j’avais beaucoup de gens autour de moi pendant cette période difficile, alors je leur offre ce Championnat du Monde. C’était un rêve de courir en Championnat du Monde. Peu de gens ont cette opportunité et gagner deux fois, c’est fou. J’ai besoin d’un peu plus de temps pour m’en rendre compte. Je suis très fière de moi et de toutes les personnes qui m’ont aidé à arriver ici. »
DÉBUT 2024 : « Je pense que mon expérience en WorldSSP300 m’a beaucoup aidé… »
La première saison du WorldWCR comprenait 12 courses réparties sur six manches, la pilote née à Murcie remportant au moins un podium dans chaque course. Elle a gagné quatre courses, terminé deuxième quatre fois et troisième quatre fois. Cela lui a permis de décrocher le titre, son deuxième championnat du monde après la couronne du WorldSSP300 de 2018, et Carrasco a réfléchi à sa saison exceptionnelle en écrivant une nouvelle page de l’histoire du sport moto.
« Je savais que je devais terminer chaque course, essayer de ne pas faire d’erreurs », a commencé Carrasco. « Quand je pouvais gagner, je devais le faire, mais quand je ne pouvais pas, je devais terminer sur le podium. Être sur le podium à chaque course est quelque chose que je n’avais jamais réussi auparavant. Nous avons eu beaucoup de courses, mais c’était un championnat court, et je pense que mon expérience en WorldSSP300 m’a beaucoup aidé. En tant que pilote, j’ai toujours voulu atteindre mes objectifs et mes rêves. Je m'attendais à partir un peu mieux à Misano. Je suis revenue à Donington, vraiment motivéepour essayer de gagner à nouveau. J'étais très rapide là-bas et je voulais gagner les deux courses, mais je n'y suis pas parvenu ! Portimao a été un bon week-end pour moi. J'ai eu un problème avec la moto dans la course 1, donc je n'ai pas montré mon potentiel dans cette course, mais j'ai pu gagner la course 2, et c'était un point clé pour moi. »
TITRE ASSURÉ À JEREZ : « Ma stratégie était d'attaquer dès le début… Sa stratégie était l'inverse »
Carrasco a eu une balle de match à Jerez et l'a dûment convertie après un jeu du chat et de la souris avec Herrera, les deux ayant adopté des stratégies opposées. Carrasco visait à s'éloigner du groupe mais Herrera, ayant besoin que la n°22 termine plus bas dans le classement, a essayé de revenir dans le peloton et de mettre plus de pression sur Carrasco. Au final, un accrochage dans le dernier virage entre Sara Sanchez (511 Terra&Vita Racing Team) et Herrera a fait échouer la stratégie et a assuré le titre à Carrasco.
À propos de la dernière manche, Carrasco a déclaré : « Jerez a été, honnêtement, assez facile pour moi parce que je me concentrais uniquement sur le travail : être rapide en essais libres, en Superpole et essayer de gagner la course 1. Ma stratégie était d’attaquer dès le début parce que je voulais garder le groupe le plus court possible. Sa stratégie était l’inverse. Elle voulait ralentir le groupe. C’est normal parce qu’elle avait besoin de plus de pilotes dans le groupe. Je me concentrais juste sur le dépassement de Ponziani. J’ai essayé de les dépasser dans la ligne droite , mais le groupe était trop important. J’étais assez sûre de pouvoir dépasser Ponziani dans le dernier tour parce que mon freinage était bon. Quand je l’ai vue chuter, je n’ai pas eu le temps de réfléchir parce que c’était le dernier virage ! Je venais de dépasser Ponziani donc la quatrième position me suffisait alors que Herrera était deuxième. Quand elle est tombée, j'étais sûre que le titre était pour moi. »
RIVALITÉS EN 2024 : « Sara et Beatriz ont fait un très bon Championnat... C'était une bataille pour le titre entre Maria et moi ! »
La saison 2024 du WorldWCR a été définie par quatre pilotes constamment en tête - Carrasco, Herrera, Sanchez et Beatriz Neila (Ampito / Pata Prometeon Yamaha) -, avec trois des quatre souvent sur le podium. Au final, la lutte pour le titre s'est soldée par Carrasco contre Herrera, bien que Sanchez ait remporté deux victoires et que Neila soit montée sur le podium à plusieurs reprises. Un tournant s'est produit à Crémone lorsque Sanchez est entrée en collision avec Herrera dans le dernier tour, les deux abandonnant, et Carrasco s'assurant la victoire.
À propos de ses rivales et de Crémone où Sanchez et Herrera ont chuté dans le dernier tour, Carrasco a déclaré : « Sara et Beatriz ont fait un très bon Championnat. Elles se sont battues face à nous dans presque toutes les courses et elles méritent d'être dans cette position aujourd'hui. Je pense que la bataille a été équitable. Au final, c'était une bataille pour le titre entre Maria et moi. C'est bien de se battre avec quelqu'un comme elle. Nous sommes des pilotes très différentes. Le dernier tour à Crémone était un peu fou. C'est quelque chose qui peut arriver parce que nous poussons toutes à la limite, nous approchions du dernier point de freinage à Crémone. Au final, j'ai remporté la victoire, ce qui était vraiment important pour le Championnat. Mener le Championnat était important à ce moment de la saison car, après Crémone, j'étais plus détendue et elle était plus nerveuse. »
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